Chenal
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Disparition des parcs ostréicoles dans l’estuaire du Payré
Jack nous envoie : « Je suis surpris de voir que toute la zone ostréicole de l’entrée de l’estuaire a été démontée. Pour quelle raison ? »
Réponse : « Les milieux sableux sont très mobiles et évoluent naturellement au fils des années et des saisons. Ce constat est d’autant plus visible au niveau de l’estuaire du Payré depuis la tempête Chrisitne (du 2 au 4 mars 2014) qui a emporté le cordon dunaire de la plage du Veillon. L’estuaire n’étant plus protégé, ses dynamiques sédimentaire et hydrologique ont été profondément modifiées. Le sable présent dans l’estuaire est plus soumis au mouvement des vagues qui y pénètrent plus profondément.
Dans la zone ostréicole, il a été observé de forts déplacements de sable déstabilisant les parcs ostréicoles.
C’est pour cette raisons que certaines concessions de ce secteur ont été gelées. Les surfaces maintenues ont fortement diminué (environ 90 ares) et les parcs démontés en septembre dernier. Des engins sont intervenus sur site pour en améliorer l’aspect et l’écoulement de l’eau. »
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Alerte : plante classée envahissante émergente observée
ALERTE ! Une plante classée comme exotique envahissante émergente vient d’être détectée au niveau du pont de la D949 enjambant le Payré.
Il s’agit de la Cotula coronopifolia ou « Cotule pied de corbeau ». Cette plante est de la même famille que les pâquerettes et elle est originaire d’Afrique du Sud.
Descriptif :
- Tiges rampantes et dressées, légèrement rougeâtre
- Feuilles charnues englobant la tige en une gaine, vertes
- Inflorescence en forme de bouton, fleurs jaunes sans « pétales »
Cette plante est (malheureusement) vendue en jardinerie pour végétaliser les bassins d’ornements. Elle s’en est échappée et tend à coloniser les berges de plans d’eau et autres milieux humides. Elle supporte l’immersion et tolère la salinité. Grâce à sa multiplication sexuée efficace, sa prolifération peut entrainer la régression des espèces présentes les plus vulnérable. Sa présence sur les bords du chenal pourrait être un prélude à une invasion problématique…
Elle est observée pour la première fois en Corse en 1978 où elle forme actuellement des peuplements denses éliminant toute autre espèce sur plusieurs centaines de mètres carrées. En Brière, elle s’est largement répandue en peu d’années…
L’arrachage manuel de la Cotule est actuellement le seul moyen de lutte expérimenté. Les Sentinelles organisent une opération « coup de poing » pour limiter au plus vite les risques d’envahissement. Pour cela nous avons besoin de 4 à 5 volontaires le jeudi 11 novembre à 14h30. Une certaine condition physique est nécessaire car le chemin d’accès est long et pentu. Merci de vous inscrire en envoyant un mail à sentinelle@estuaire.net (il vous sera alors communiqué le lieu de rendez-vous).
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Plantes inconnues
Un marcheur nous signale : « Dans le secteur de l’estuaire situé derrière la forêt du Veillon on trouve beaucoup de ces plantes qui n’ont rien de local, il me semble ? Ce sont certainement des plantes dont les graines se sont échappées des jardins ? Qu’en pensez-vous ? »
Réponse : « Ces plantes font parties du genre Yucca (probablement Yucc
a gloriosa). Elles sont originaires d’Amérique du nord et d’Amérique centrale. Elles sont arrivées en Europe au cours du XVI ème siècle pour l’ornement des jardins et dans les collections botaniques. Pouvant être qualifiées d’invasives elles ne semblent néanmoins pas présenter de menaces à ce jour. » -
Algues vertes
Sophie nous demande la cause de cet envahissement d’algues vertes, visibles aussi sur la plage…
Réponse : « Il semble qu’il s’agisse d’Enteromorphe ; toutefois, que ce soit celles-ci ou des Ulves (Ulva lactuca), la problématique est à peu près la même et la cause est une conjonction de 3 facteurs primordiaux : sels nutritifs + lumière + support.Jusqu’alors les deux premiers facteurs étaient réunis sur cette zone mais pas le troisième. Le décapage des platiers rocheux par les marées et tempêtes successives à offert à ces algues relativement opportunistes, un support idéal absent de tout concurrent (souvent plus lents à s’implanter). Situation somme toute des plus normales.Rien à voir avec les marées vertes qui viennent portées par les courants car l’Ulve responsable (U. armoricana) a aussi une dynamique en situation flottante ce qui lui permet ces atterrissages massifs. Chez nous ces espèces peuvent être arrachées au substrat mais ne continuent plus à se développer ce qui limite leurs apports ; par ailleurs, les apports estivaux sont mixtes (algues vertes, rouges et brunes) avec souvent une majorité d’algues rouges ; ce qui est le cas de plusieurs sites du Parc Naturel Marin de la mer des Pertuis (entre la Gironde et le Payré) ». -
Suivre l’érosion de la dune
La dune du veillon a été considérablement érodée suite aux tempêtes au moment des grandes marées de cet hiver.
Jean-Jacques nous envoie le contour actuel des parties émergées aux petites marées (tracés rouge et orange). Elles sont enregistrées avec son smartphone en mode randonnée avec suivi GPS. Un moyen simple de suivre l’évolution du trait de côte dessinée automatiquement sur les cartes google maps. La balise verte correspond au bout de la dune au 17 février 2016 et le trait rouge à la langue de sable à marée basse et ensuite à la base de la dune. ( Le plan maps correspond à l’ancien tracé de la dune avant 2010). La photo google est celle de 2014 on voit bien la diminution de la dune en épaisseur. -
Le cordon littoral du Veillon
Vous écrivez dans le document qu’en 1896 le cordon littoral a été crée par l’Office des Forêts. J’aimerais beaucoup en savoir plus: qui a pris la décision ?La création du cordon dunaire est indiquée dans un document de l’office des forêts de 1896. Il mentionne le motif : stabiliser les bancs de sable qui se déplacent d’une saison à l’autre et gênent l’entrée des navires dans l’estuaire, ainsi que l’objet : « création d’un cordon dunaire s’appuyant sue les enrochements présents au milieu de l’estuaire afin de stabiliser et de réduire la largeur du chenal d’entrée dans l’estuaire ». le rapport indique que son va ainsi « provoquer un effet de chasse qui augmentera le tirant d’eau et stabilisera le chenal afin de pérenniser l’entrée et le mouillage de navires militaires et marchands dans l’estuaire du Payré »on trouve aussi des précisions traduites de différentes approches : évolution du trait de côte à l’intérieur de l’estuaire (en fonction des différentes cartes du XIXe au début XXe, dynamique des massifs dunaires immédiat…) ; un livre d’il y a 10/12 ans l’évoque également (j’essaierai de vous en trouver les références). Mais d’autres travaux à peu près concomitants ont été aussi réalisés à proximité comme la digue du Tréfonds ; et sans doute ne sont-ils pas les seuls.Depuis le Moyen-Age, trois « pointes » de sable se sont formées au fil du temps, celle du Veillon (Château), probable conséquence de la création de le digue du Grand Marais ; celle des Paleines qui va arrêter l’action de la mer au cœur de l’estuaire (arrêt de la progression des dunes du Port et formation du pré salé de Bouché) ; puis le cordon littoral (ces deux dernières semblent s’appuyer sur des îlots sableux (raccordés au « continent » par la suite et évolution en pointe au final.Comment se sont faits les travaux qui ont du être colossaux pour élever une dune de 10 m de haut ? Y-a-t-il des documents de Presse qui en parlent ? Des photos des travaux ?je n’ai pas trouvé de document; je pense que les travaux ont duré assez longtemps ; ils ont dû être largement inspirés des travaux sur les dunes aquitaines du XVII et XVIIIe ; en particulier de ceux de Goury car les évolutions dunaires du sud Vendée et de l’Aquitaine ont des ressemblances ; en particulier quant à leurs conséquences possibles sur les exutoires et les estuaires.Géologiquement, à la place du cordon, il est indiqué un poulier. Est-ce lui que l’on aperçoit à la base de la dune depuis que la mer diminué la dune ?oui de toute évidence ; il est constitué pour l’essentiel de roches dues à l’érosion littorale de proximité (calcaires hettangiens riches en oxyde de fer).carte d’état major de 1848 -
Peut-on pêcher dans le chenal ?
« Mon fils habite la Guittière et il désire m’emmener pécher avec une canne et une plombée dans le chenal au niveau du grand parking avant les ostréiculteurs. Y-a t’il une réglementation ? La pêche est elle autorisée »
Réponse des sentinelles : Suite à votre message concernant la pêche dans l’estuaire : oui et non.
La partie de l’estuaire sur le chenal de l’Ile-Bernard située à droite dans l’axe de la rue du Port relève du Domaine Public Maritime ; à gauche du régime fluvial avec pour propriétaire du fond, le riverain jusqu’en milieu de cours d’eau ; l’eau restant publique. L’accès par la berge est donc privé et a priori, le propriétaire peut s’y opposer dans l’absolu. Toutefois, la parcelle concernée est communale ; son accès n’est donc pas restreint.Concernant le DPM, la pêche à la ligne y est autorisée, si elle n’est pas faite sur les concessions ostréicolesPar contre les engins de pêche sur DPM peuvent être limités. Ce n’est pas le cas pour le matériel que vous évoquez.Je vous engage cependant à être prudent sur un autre aspect, quelque soit le site où vous souhaitez pêcher : la taille minimale de capture définie par l’arrêté du 29 janvier 2013 (soit 23 cm pour la daurade royale, 30 cm pour le bar moucheté et les mulets et 42 cm pour le bar commun). En dessous, les prises doivent être normalement relâchées. Dans la pratique, et bien que les poissons présents peuvent atteindre et dépasser ces tailles, beaucoup de gens les capturent sous taille (et très largement) ; les contrôles étant à ce jour inexistants. Combien même je comprends cette situation, il ne m’appartient pas de la promouvoir.Pour plus de renseignements, je vous invite à nous rencontrer, les bureaux d’Estuaire étant à l’angle de la rue de Louza et de l’impasse St Henri Dorie.